Interview de Nathalie Bulle, le 13 mars 2017, par Amina Bejaoui et Benjamin Vavon pour un collectif d’étudiants, Ad Honorem, dans le cadre d’un projet radiophonique destiné à discuter et débattre autour de thématiques ayant trait à l’histoire et s’ouvrant à d’autres disciplines. Le thème de l’émission portait sur le rôle politique et social de l’histoire, en particulier de l’éducation, dans les sociétés passées et contemporaines, son utilisation et son instrumentalisation par celles-ci.
Le socle commun de compétences de 2005 avait été taxé de baisser les exigences. D'un autre côté, les programmes 2008 ont hissé l'école primaire vers un enseignement plus académique : ils ont été accusés d’être mécanistes, de rassembler précocement des notions trop ardues. Le projet de socle commun pour l'école élémentaire et le collège nous promet une réconciliation entre programmes et socle, entre compétences et connaissances. Mais quel est le rêve pédagogique du socle ? Et pour quelle efficacité ?
Enregistrement de la deuxième séance (8/11/14) du cycle de rencontres intitulé Questions ouvertes pour l'école du XXIe siècle, organisé par le Centre de Philosophie Contemporaine de la Sorbonne (CEPA), l'Ecole Supérieure du Professorat et de l'Education de Paris et la revue Skhole.fr.
Intervenants : Jean-Pierre Terrail, Nathalie Bulle, Patrick Savidan, Eirick Prairat, Philippe Foray et Séverine Depoilly.
En finir avec la reproduction des inégalités, c’était apprendre à apprendre. Ainsi cesserait l’injuste avantage d’un héritage familial. Passé bien des déboires, l’enseignement « par compétences » est pour cela devenu, insensiblement, pédagogie officielle de l’école, de la maternelle au lycée. Si bonnes sont ses intentions, le récent projet de refonte d’un « socle commun », proposé à la consultation en octobre 2014, est comme le symptôme d’une faiblesse congénitale de cette pédagogie. Tout y tient d’une « capacité à mobiliser des ressources », à la nature et à l’acquisition incertaines.
Dans cet article, Danièle Cosson-Schéré, qui prépare une thèse (PhD) sur le projet d'Instruction publique de Condorcet à la School of Education de Boston University, présente le concept d' "élément" dont Condorcet fait le pivot central de son projet d'instruction, et dont la logique et l'orientation se distinguent nettement de celles qui animent aujourd'hui la politique dite du "scole commun".
Le Haut Conseil de l’Education (HCE), dans un rapport remis le 1er Octobre dernier, préconise le passage du collège unique à l’« Ecole du socle commun » par une moindre articulation du collège avec le lycée d’enseignement général et une intégration des cursus du primaire et du collège. Les mots d’ordre sont priorité au socle, hétérogénéité des classes, différenciation pédagogique, autonomie des établissements. Nous proposons une brève synthèse du rapport et l’énoncé d’idées fausses ou d’erreurs de diagnostic qui l’étayent et permettent de comprendre pourquoi ses effets, s’il était appliqué, seraient contraires à ses intentions.