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Les vertus de l'introduction de l'histoire des sciences dans l'enseignement sont nombreuses : les références historiques permettent de mettre en avant la dimension humaine des sciences, tout en insistant sur leur caractère évolutif et continu et ainsi atténuer la présentation dogmatique qui en est souvent faite. Ce court article insiste sur l'importance de la formation historique dans le domaine scientifique, en rappelant les engagements de Paul Langevin, dont les idées prônées à la fin de la première moitié du vingtième siècle sont plus que jamais d'actualité.
La prétendue « théorie du genre » est supposée avoir fait son entrée à l’école. Non sans remous, depuis quatre ans maintenant, en raison de l’ire scandalisée de certains milieux conservateurs et religieux, et des dénégations embarrassées des instances officielles. Mais enseigner la "théorie du genre" en cours SVT, quel sens cela a-t-il ? Guillaume Vergne nous invite à approfondir les enjeux d'une telle question, par delà les polémiques récentes autour du "genre" à l'école.
Les manuels de Physique du lycée sont peu clairs, peu attrayants malgré leur riche iconographie
et peu convaincants malgré de réels efforts pour se rapprocher de la physique moderne. Cet article évalue la situation, s'attache à comprendre les causes et les conséquences de ces défauts. C'est un enchaînement d'effets pervers, largement dus à des contraintes de temps, depuis le Ministère, les auteurs des programmes, les auteurs des manuels et les maisons d'édition jusqu'aux conditions de la distribution des manuels qui aboutit à de si piètres résultats.
Depuis 1995, les effectifs de bacheliers généraux, et en particulier de bacheliers scientifiques, stagnent, et les effectifs des premiers cycles universitaires s'effondrent. Cette évolution, évidemment contraire à la fameuse "économie de la connaissance" dont on nous parle sans cesse, est en général attribué à une prétendue "désaffection pour les sciences" qui serait un phénomène mondial. Au-delà des anecdotes, il n'y a aucune raison de penser qu'il existe vraiment une telle désaffection, et aucune explication au fait qu'elle aurait commencé à agir brutalement en 1995. On a par contre de bonnes raisons de penser que cette panne du système éducatif, qui va bien au-delà des sciences, est due à des réformes mal conçues et mal gérées du système éducatif (réforme des lycées, LMD, mastérisation...).
Comment concilier la masse croissante des savoirs dans nos sociétés de la connaissance, et les capacités cognitives limitées d’un individu d’une part, les besoins en formation d’experts hautement spécialisés et, à l’inverse, les besoins de hauteur, de compréhension générale, d’autre part ? Nathalie Bulle s’interroge sur ces questions en s’appuyant sur la notion de "tête bien faite", empruntée à Montaigne.
Nous mettons en évidence les grandes tensions qui sous-tendent la crise moderne de la pédagogie en représentant les différents courants de pensée en conflit dans un espace pluridimensionnel : épistémologique, ("réalisme versus idéalisme"), méthodologique ("activité propre de l’élève versus transmissions"), psychologique ("naturalisme versus rationalisme"). Alors que les débats ont jusqu’à présent porté sur les deux premiers axes, en les réduisant généralement à un seul, notre thèse est que la crise de la pédagogie se joue sur le troisième axe défini.
Pourquoi les mathématiques ne seraient-elles pas le supplément d’âme de la littérature en inversant ainsi la formule habituelle ? Cependant, ces puissantes mathématiques sont encore bien trop souvent redoutées, parfois même délaissées dès la première difficulté. Elise Clément s'en entretient ici avec Anibal Cortez, qui a récemment publié Enseigner les mathématiques au Collège, Comment aider les élèves à faire leurs devoirs (Hermann, Paris, 2011).
Gaston Bachelard, extrait de La formation de l'esprit scientifique, Paris, Vrin, 1957, p. 38-40.
Je vais vous raconter une histoire. C’est une histoire vraie, c’est celle de quatre élèves du collège où j’enseigne les mathématiques. C’est l’histoire de Mamadou, Madjid, Fatoumata et Mohammed. Ces quatre enfants, je les vois pour la première fois au début du mois de septembre 2006. C’est leur premier jour au collège, ils entrent en sixième, ils ont onze et douze ans...
Les changements pédagogiques dans la plupart des systèmes éducatifs occidentaux visent aujourd’hui au développement de compétences générales, et s’appuient sur des notions telles que l’interdisciplinarité, les situations d’apprentissage, l’interaction entre pairs etc. Ils s’opposent aux principes généraux d’une éducation dite libérale qui associent le développement intellectuel à des formes théoriques d’apprentissage – c’est-à-dire explicites et développées suivant la logique des disciplines elles-mêmes. Une explication de ce conflit est offerte à partir du rôle joué par les présupposés épistémologiques en jeu – étroitement liés à des présupposés psychologiques.
Dans cette analyse fondée sur l’enquête PISA 2003 qui mettait l’accent sur la culture mathématique, on compare l’effet relatif des facteurs scolaires sur les performances en mathématiques des élèves les plus faibles et des élèves les meilleurs. Contrairement aux idées reçues, sur lesquelles s'appuie en particulier le rapport du Haut Conseil de l'Education sur le collège, dans les systèmes éducatifs du modèle nordique, les résultats des plus faibles tendent à se situer en deça de leur niveau socio-économique et culturel (si on les compare sur ces deux échelles à leurs homologues internationaux).
Simon Lincelles a enseigné la technologie et les sciences physiques au collège pendant sept ans. Depuis quelques années il utilise l'image photographique et filmée lors de ses cours. Lorsque nous lui avons demandé s'il était possible de rendre compte de ce travail, il nous a proposé de le faire sous la forme d'un film. C'est ce que nous présentons ici.
Que faut-il penser des enquêtes PISA et du "modèle finlandais" ?
Nathalie Bulle propose un examen critique des méthodes et de la portée des enquêtes PISA, qui constituent désormais l'instrument d'étude privilégié des politiques scolaires de l'OCDE et de l'Union Européenne, et bien souvent la principale référence des débats publics sur l'école.
Nous voudrions ici proposer une analyse de la saison 4 de la série télévisée The Wire. Série policière, The Wire s’intéresse cependant à tous les aspects de la réalité sociale de la ville de Baltimore. Dans la saison 4, l’accent est plus particulièrement mis sur la question de l’éducation, dont elle dresse un tableau sans concessions, et effrayant.
Dans ce texte, Lev Vygotski montre le rôle décisif que joue l'apprentissage scolaire dans l'acquisition des concepts scientifiques, et explique en quoi il se démarque de Jean Piaget sur ce point.
"Comment la culture écrite donne forme à la pensée".
Extraits commentés de L'univers de l'écrit de David R. Olson, Retz, p. 304-312.
Dans cet article, J-H. Barthélémy propose de partir de Simondon pour dégager les prémisses d'une réforme urgente et globale des programmes scolaires eux-mêmes, depuis le primaire jusqu'à l'Université.
Je voudrais signaler ici, en particulier aux collègues de sciences physiques, cet admirable poème de Francis Ponge sur l'eau, la pesanteur et la "liquidité", extrait du recueil Le parti pris des choses (1942) et partiellement reproduit ci-dessous : il me semble que l'on peut voir dans un tel poème un exemple de la manière dont pourraient être intimement reliées les disciplines scolaires entre elles.